Les grands jeux ont toujours plu aux enfants (chasses au trésor, jeux de pistes, grands jeux de partage). Depuis plusieurs années, les escape games ont le vent en poupe. Cet article vous propose de découvrir comment créer un escape game, étape par étape.
Etape 1 : Définir l’objectif de l’escape game : s’amuser ou réviser ?
S’agit-il d’un grand jeu destiné à s’amuser, à agiter ses méninges, à réviser ou bien a-t-il plusieurs objectifs ?
Pièges à éviter :
Si c’est un escape game de révisions, ne proposez pas un grand nombre d'exercices déguisés (par exemple exercice de grammaire ou mathématiques comme ce qui se fait habituellement en l'habillant d'un joli nom "escape game", sauf si l’enfant ou les enfants concernés apprécie(nt) particulièrement les exercices scolaires). Avec un contrôle scolaire déguisé en escape game, le découragement est rapidement au rendez-vous, l’enfant peut se sentir dupé et en déduire que tous les jeux éducatifs ou de réflexion sont ennuyeux et « attrape-andouille ».
Si c’est un escape game de jeu, adaptez bien à l’âge de l’enfant et à ses besoins (réflexion, mouvement, observation, etc.). Nous y reviendrons dans les étapes suivantes.
Etape 2 : Choisir la thématique de l’escape : escape d’évasion, jeu d’énigmes, escape de révision, escape passion, etc.
Un escape game commence par une mise dans l’ambiance. Or pour créer une ambiance, il est nécessaire de choisir une thématique. Et ceci est bien évidemment valable aussi pour un escape de révisions.
Pour choisir votre thématique, plusieurs options :
C’est un kit révisions sur un thème particulier, par exemple le Moyen Age comme nous l’avons fait avec notre jeu « La quête de la princesse disparue ». La thématique est alors évidente.
Votre enfant a une passion : vous pouvez explorer cette passion.
L’escape est destiné à une fête à thème, vous suivrez donc ce thème, par exemple «Irréductibles Gaulois ».
Vous pouvez aussi suivre une actualité, par exemple « Vacances à la plage », « Fête du vélo ».
Ou bien proposez un escape classique : «sortir d’un lieu », « résoudre une enquête », etc.
Etape 3 : Quels joueurs ?
Avant de passer à la suite, définissez qui jouera. Est-ce que l’escape est prévu pour une personne, pour 3 ou 4 ou pour une dizaine de participants ?
Votre jeu sera bien sûr organisé différemment selon les participants. Avec 3 ou 4 participants, nous vous conseillons une seule équipe. Au-delà de 5 joueurs, il est mieux de faire des équipes.
Si vous avez plusieurs équipes, vous pouvez opter pour la compétition ou la collaboration. Ce dernier choix est conseillé pour les enfants jeunes ou pour une ambiance plus détendue.
Si équipes adverses, les énigmes seront identiques pour tous, veillez à créer des équipes équilibrées (autant d’enfants observateurs, d’enfants doués en énigmes, etc.).
Si équipes différentes, mais avec un même objectif, vous pouvez proposer des épreuves sensiblement différentes, l’objectif étant de récolter des clés qui, mises en commun, vont permettre de résoudre l’escape.
Dans tous les cas, si plusieurs équipes, il peut être intéressant de prévoir au moins une épreuve où les équipes se retrouvent. C’est cependant à définir en fonction de votre jeu car cela suppose que chaque équipe soit disponible au même moment pour ce moment partagé. Il peut alors être utile d’avoir au moins deux meneurs de jeu qui s’assureront du moment où chaque équipe aura fini le défi précédent.
Etape 4 : Conception du défi à résoudre et décor à planter
Concevez ensuite votre énigme de départ. Il est important de bien planter le décor pour une identification rapide et une envie de jeu irrépressible.
Pour cela, imaginez une histoire pour justifier le défi à réaliser, jouez sur les intonations (exemple avec notre grand jeu Escape Island). La présentation peut être faite par le meneur, via la lecture d’un texte par un joueur ou par l’écoute d’une vidéo. Le scénario doit donner envie de s’impliquer en proposant un mystère ou même une histoire amusante.
En fonction de l’âge et du niveau de l’enfant, la présentation sera plus ou moins longue, plus ou moins dense.
Prévoyez aussi quelques éléments de décor dans l’espace choisi.
Des déguisements permettent de se glisser encore mieux dans le personnage, et, en fonction du jeu on peu, parfois proposer une fausse carte "professionnelle".
Etape 5 : Meneur de jeu
Si l’escape est solitaire, il n’est pas nécessaire d’avoir un meneur de jeu.
En revanche, c’est particulièrement utile lorsque le jeu prévoit des équipes. Parfois, en particulier si enfants jeunes, il peut être utile d’avoir deux meneurs.
Le rôle du meneur est de lire le texte d’introduction. Il lira également la conclusion lorsque l’énigme sera résolue ou bien il pourra remettre un petit diplôme.
Le meneur ne joue pas, il a également pour rôle de donner des indices si une équipe semble «bloquée ». En fonction de l’âge et du tempérament, il importe de bien évaluer le moment où intervenir car intervenir à tout va peut bloquer l’envie de jeu. L’idéal est d’attendre d’être sollicité, quitte à venir à proximité lorsqu’on perçoit une détresse et que le groupe est plutôt timide. Parfois, l’indice supplémentaire n’est pas utile, il suffit de rassurer et/ou d’encourager à changer d’angle de vue.
Etape 6 : Concevoir les énigmes pour l’escape game
Déterminez le temps approximatif prévu. Pour des petits, 30 mn, c’est bien assez tandis que les plus grands pourront jouer environ 1h ou 1h30 (adolescents).
A partir de là, concevez vos énigmes. Tâchez d’évaluer le temps de mise en place s’il y a un défi physique et les temps de déplacement entre deux énigmes. Pour des petits, il y aura en général entre 6 et 8 défis (s’ils sont courts) quand les plus grands auront entre 10 et 20 énigmes.
Pour des enfants « physiques » et/ou petits :
prévoyez des objets ou images à trouver dans le décor,
faites leur sentir et identifier des objets,
faites leur glisser la main dans un sac ou une boite pour identifier un ou plusieurs objets,
proposez un jeu de kim avec des objets qui vont disparaitre ou être déplacés parmi un groupe d’objets,
proposez des défis physiques (course des animaux par exemple où tour à tour et sous forme de jeu de relai, on saute comme un kangourou, on rampe comme un serpent, on court comme un guépard, etc.),
faites leur manipuler une canne, une canne à pêche (en accrochant par exemple le bout d’un cintre à une ficelle elle-même accrochée à un bâton) pour récupérer des objets,
proposez un jeu d'orientation.
Pour des enfants qui aiment chercher/réfléchir et/ou des grands, proposez des :
codes à résoudre (codes à chiffres, codes à lettres), cadenas réel ou virtuel à ouvrir,
anagrammes à résoudre,
rébus et autres devinettes,
mots cachés ou à deviner après déduction grâce aux indices,
texte écrit à l’encre invisible,
modèle à reproduire ou à relever (par exemple forme à réaliser avec des allumettes sans avoir le modèle et avec des consignes particulières (Dix Énigmes avec des allumettes | MOMES (parents.fr)),
codes à résoudre avec une calculatrice ou calculs de tête,
textes écrits à l’envers et à lire dans un miroir (sans dire que c’est ce qu’il faut faire),
mots croisés permettant d’obtenir un mot clé,
activités d'orientation physiques ou sur une carte,
questions en lien avec le thème avec ou sans réponse proposée parmi lesquelles choisir,
toute autre activité agitant les méninges
Bien sûr si vous avez des équipes avec ces deux profils, alternez entre les activités.
Etape 7 : Mettre en place l’énigme
Dissimulez les différents billets énigmes et défis aux endroits choisis. Si l’espace de l’escape est grand, prévoyez des repères simples afin de retrouver les indices. A contrario si c’est un petit espace, compliquez un peu la recherche (énigme scotchée sous une table par exemple ; énigmes en hauteur car nous avons spontanément tendance à regarder à « hauteur d’yeux » et donc pas en hauteur ou même très bas).
Si l’espace est grand et que l’équipe peut être amenée à se séparer, il peut être intéressant et amusant de distribuer des talkies-walkies.
Enfin, prévoyez des diplômes, un trésor à récupérer pour matérialiser la réussite de l’escape game. Diplômes ou trésor seront remis ou bien caché(s).
Amusez-vous bien !
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