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Déscolarisation : L'instruction en famille n'est pas l'école à la maison


Il y a déscolarisation et déscolarisation. :)

En effet, pour toute personne non avertie, c'est toute la difficulté, la déscolarisation est simplement le fait de quitter l'école.

Or, la déscolarisation a également une autre signification, une signification positive.

En effet, lorsqu'on est conditionné(e) par le système scolaire et, ancienne bonne élève et enseignante de formation, je l'ai fortement été aussi, on imagine qu'il faut apprendre d'une façon particulière.

Souvent, on pense à des horaires imposés, des calculs en série, des dictées à répétition, des lectures imposées, des niveaux de classe, des cours, des exercices, des leçons à apprendre, des devoirs à compléter, des contrôles... Tout cela parait normal, indispensable, c'est ainsi que l'école classique fonctionne.

Or ce n'est qu'une seule façon d'apprendre, ce n'est même pas la plus efficace, il suffit de consulter la moyenne des résultats des petits Français.

En essayant de reproduire ce modèle à la maison sans l'émulation des copains, bien des familles ont souffert de "l'école à la maison" imposée par des fermetures de classe ou fermetures d'établissement. En y ajoutant les difficultés de connexion et les informations trop tardivement données, on imagine bien quelle détresse certains ont pu vivre.

C'est là que la déscolarisation prend tout son sens.

Mais qu'est-ce que la déscolarisation alors ?

Et bien, c'est sortir de ce modèle scolaire imposé. C'est s'accorder la liberté d'apprendre vraiment autrement.

Parfois, c'est effrayant, on ne sait pas où on va... On se demande si on fait bien... Parfois, c'est grisant tant les possibles s'élargissent dès qu'on cesse de regarder l'horizon avec une lorgnette.

Avec le Monde de Mei et Noé (lien), j'ai choisi de bousculer le modèle scolaire.

  • Aucune dictée, mon expérience professionnelle et personnelle m'a appris qu'elles sont généralement peu efficaces et contribuent au sentiment d'incapacité donc à l'échec (exception faite des dictées choisies et sans évaluation). L'orthographe est améliorée via des exercices ciblés et des situations d'écriture variées.

  • Le choix d'horaires ou non dépend des familles. Comme, pour ma part, j'aime l'organisation et comme mes filles avaient été frustrées de ne pas réaliser tout ce qu'elles voulaient sans planning, nous proposons aussi des emplois du temps mais à adapter à chacun. Ils ne sont donc pas fixes.

  • Calculer pour calculer est le meilleur moyen de dégoûter un enfant du calcul (sauf passionné de calculs) donc les calculs sont en contexte. Des situations en lien avec un thème permettent de proposer des calculs avec un sens.

  • Aucune lecture imposée, en revanche beaucoup de propositions de lectures et même des lectures suivies pour les collégiens.

  • Si nous proposons des niveaux classes, nos kits fonctionnement uniquement par cycles (maternelle, CP à CE2, CM1 à 6e et 5e à 3e). De cette façon, chaque enfant peut aller à son rythme. Il est frustrant de s'entendre dire "stop ne va pas plus loin" et parfois il est nécessaire de revoir les bases. Une progression par cycles permet de poser des bases plus solides et d'aller plus vite si nécessaire.

  • Pas de cours : j'ai toujours détesté les cours magistraux où un adulte se présente en "moi je sais" donc nous tâchons de rendre vivants les apprentissages par des découvertes thématiques, des encarts "Je retiens" présentent les notions clés et des Mémos sont proposés.

  • En général pas d'exercices déconnectés de tout contexte, mais des exercices qui poursuivent un thème et des jeux. (Quelques exceptions dans les modules bonus)

  • Pas de leçons à apprendre : c'est la répétition qui est la plus efficace. Avez-vous appris par coeur comment cuisiner, comment marcher, comment parler, comment manger ? Non. Et bien de la même façon, on apprend durablement sans leçons à apprendre.

  • Pas de devoirs à rendre. L'enfant apprend pour lui-même, pas pour une note ou pour faire plaisir. Nous cherchons à développer la motivation interne.

  • Pas de contrôles pour les mêmes raisons.

Bien sûr, on peut se déscolariser de différentes façons, conserver une partie d'un modèle scolaire.

Et puis, se déscolariser n'est pas une démarche facile, cela implique des moments de doutes en raison de l'inconnu que ça représente. C'est aussi ainsi qu'on apprend. ;)

La prochaine thématique sur laquelle nous travaillons nous amène à nous intéresser à un peuple de l'extrême. Et bien justement leur modèle d'apprentissage est très différent : ils sont des champions de la survie parce qu'ils ne s'ancrent pas sur des modèles définis, mais s'enrichissent des expériences personnelles et collectives. Cela rejoint la véritable déscolarisation, celle qui sort des lignes droites, mais qui nous apprend aussi à nous adapter.

Or, regardons le monde fou dans lequel nous vivons aujourd'hui, les expériences difficiles de ces derniers mois : est-ce qu'il ne faut pas toujours plus s'adapter ?

Se déscolariser vous semble vraiment difficile ? Surtout ne le vivez pas comme une injonction. C'est une possibilité, l'ouverture vers d'autres réalités, vers d'autres façons d'apprendre.

Ouvrez les bras, respirez, avancez à votre rythme.


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