Parent épuisé : Du cri à la vie
Dernière mise à jour : 18 avr.

Avec l'épuisement, difficile de rester un parent posé et de ne pas crier, nous vous proposons des astuces pour mieux gérer vos besoins et éviter les cris.
Février, froid, fatigue de l'hiver, moins de lumière (ouf les jours s'allongent depuis plusieurs semaines), école et devoirs avec des enfants fatigués pour les parents qui scolarisent, contrôles pédagogiques parfois bien difficiles et dossiers bien conséquents et trop aléatoires pour les familles sans école, pressions de la société avec une injonction toujours plus forte pour être un parent parfait (cf. articles variés qui pleuvent et pointent du doigt quasiment tous les parents !), pression de l'entourage, pression personnelle, difficile de garder le cap.
De la perte du cap au cri, il n'y a qu'un pas.
Le cri pour la survie
Lorsqu'un animal veut avertir d'un danger, il grogne, il crie.
Lorsqu'un chien prévient qu'il sent sa zone de sécurité menacée, il grogne.
"Le cri n'est pas une agression, le cri est un appel à l'aide et/ou un signal de limites atteintes."
C'est pourquoi l'enfant crie lorsque ça ne va pas, pourquoi nous crions lorsque nous avons atteint nos limites.
Depuis quelques années, on nous met en garde sur les conséquences du cri sur l'enfant. C'est un fait : le cri perturbe, dérange, il stresse. Il suffit de nous observer face aux cris de notre enfant : nous avons envie de fuir soit en partant ailleurs, soit en criant, un moyen de fuir les cris. En fonction de notre histoire, notre tempérament, notre connaissance d'une éducation "autrement", nous parvenons plus ou moins à résister. Mais, à l'intérieur de nous, il y a toujours une part de nous qui crie l'inconfort ressenti.
C'est pourtant un fait : le cri empêche de bien se comprendre. Puisqu'il insécurise, puisqu'il agresse nos oreilles, une bonne partie des mots s'échappent.
De plus, il y a cris et cris : les cris-réactions qu'on apprend à contrôler avec le temps et le repos suffisant et les cris-insultes ou cris-rabaissements qui sont à proscrire. Si, à bout de forces, un mot malheureux s'échappe, demandons pardon, l'enfant en a besoin.
Et parvenons à communiquer autrement.
Respecter ses besoins
Pour nos kits "Deviens un Robinson", comme pour les autres thèmes, nous avions recherché des documents réalisés par des spécialistes. Or, il y est question de survie, survie en milieu extrême bien sûr. Cependant, nous partageons ci-dessous une partie de nos découvertes car certains conseils nous semblent intéressants pour le parent à bout de force.
Ainsi la Survie, c'est :
S : Situation, environnement, matériel à disposition
U : Utilisation de nos propres ressources
R: Repérage de ce qui peut être des atouts
V : Volonté de vivre
I : Improvisation, capacité à improviser
E : Enseignement, capacité à apprendre de notre environnement et de nos propres erreurs
Pour mettre en pratique ce principe, nous vous proposons d'utiliser une grande feuille A 4, ou mieux A5 et de tracer 6 colonnes à compléter selon les mots précédents.
Situation: Quelle est votre situation ? Quelles sont les difficultés de votre environnement ? De quelles ressources disposez-vous ? Quelles sont les ressources extérieures envisageables ? Lieu-bulle pour vous ressourcer ? Personne relai ?
Pour un parent sans école, pouvez-vous modifier votre approche ? Qu'est-ce qui est indispensable ? Est-il envisageable pour vous de suivre un même thème pour tout le monde car ceci vous permettra de ne plus partir dans plusieurs directions donc de moins vous épuiser (Isa LISE : c'est pourquoi j'ai basé le principe du Monde de Mei et Noé sur un même thème de 3 à 12 ans, ma vie s'est révélée plus simple lorsque mes filles ont appris sur un même thème).
Utilisation de vos ressources : Quelles sont vos ressources ? Comment pourriez-vous mieux gérer la situation ? Dans quel état de fatigue êtes-vous ? Comment lutter contre cette fatigue ? Quelles alternatives sont envisageables pour développer vos ressources ?
Repérage des atouts : Quels sont vos atouts ? Vos points forts ? Vos qualités pour affronter la situation? Quels sont les atouts des personnes relais ? Quels sont les atouts de vos enfants pour gérer cette situation ?
Pour les parents d'enfants à profil particulier, y a-t-il des personnes ressources qui peuvent vous aider? Des éventualités pas encore envisagées (art thérapie, etc.)?
Volonté de vivre : Avez-vous parfois des idées noires ? A quel moment ? Qu'est-ce qui vous aide à reprendre pied ? Quels sont les moments bonheurs qui vous ressourcent ? Les souvenirs qui vous ressourcent ?
Affichez sur votre mur quelques souvenirs clés que vous pourrez voir dans les moments difficiles. Cultivez de nouveaux moments bonheur, seul(e) et en famille.
Si besoin, optez pour un complément phytothérapeutique ou des fleurs de Bach (un avis médical peut être nécessaire).
Improvisation : Ne restez pas figé(e) dans des sentiers battus. Explorez d'autres possibilités. Ne cherchez pas à vous comparer à d'autres parents. Vous êtes unique. Votre famille est unique. Bien sûr l'inspiration peut venir des autres, mais n'hésitez pas à imaginer votre propre vie. Ayez confiance en votre instinct. Nous sommes des mammifères, l'instinct est nécessaire pour survivre, chacun de nous en dispose donc, il s'agit simplement de se réconcilier avec lui.
Enseignement : Il est impossible de progresser sans apprendre de ses erreurs. Reproduire une même situation à l'identique, c'est très certainement aller à l'échec. Pour réussir, il faut changer quelque chose, parfois un détail, mais c'est lui qui fera toute la différence. Posez les choses à plat : qu'est-ce qui a pu ne pas aller ? Tentez à nouveau en fonction de ce qui vous semble avoir fait défaut.
Enfin, vous pouvez utiliser le modèle du professeur André François Bourbon pour prendre votre décision : le modèle SERA.
Secours : quel secours m'apporte la solution envisagée ?
Energie : quelle énergie nécessite-t-elle ? L'idée étant toujours de minimiser l'énergie à dépenser ou, tout au moins, d'avoir le meilleur rapport énergie/bénéfices
Risques : quels sont les risques de cette situation ?
Atouts : quels sont les atouts de cette situation ?
Et n'oubliez pas : être un parent formidable, ce n'est pas être un parent parfait, c'est faire de son mieux.