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Quelle est la meilleure méthode pour améliorer l'orthographe ?

Photo du rédacteur: Isa LISEIsa LISE

Dernière mise à jour : il y a 5 jours


Défis orthographiques pour progresser en orthographe

Quels que soient l'âge et les particularités, il est toujours possible d'améliorer son orthographe, encore faut-il choisir la meilleure méthode possible.

Nous vous proposons donc un tour d'horizon en commençant par les moins bonnes idées pour aller vers les meilleures tout en précisant les avantages et inconvénients de chacune.


Avant de réaliser ce tour d'horizon, commençons par comprendre quels indispensables sont à prendre en compte pour une progression efficace.


Pour améliorer l'orthographe, il faut tout d'abord créer de bonnes conditions.


Conditions pour progresser en orthographe

Si les premières particularités citées semblent évidentes pour améliorer l'orthographe, elles sont trop souvent négligées :

  • progresser prend du temps, la patience est donc de mise. De plus, l'apprentissage de l'orthographe suppose une certaine maturation neurologique, mais aussi psychologique. Cela peut donc être plus ou moins long en fonction de l'individu concerné.


  • les pressions extérieures sont stimulantes pour certains tant qu'elles restent raisonnables, elles paralysent cependant de nombreux enfants. De plus, une pression excessive aboutit à un état de stress bloquant bien des progrès.


  • la confiance en soi est essentielle : si on se sent incapable, on tend à ne même plus essayer ou à se placer en situation d'échec, c'est l'effet Pygmalion inversé.


Les particularités suivantes sont moins souvent perçues, elles sont pourtant essentielles pour de nombreux enfants et même adultes afin qu'ils puissent progresser en orthographe.

  • le besoin de sens et de logique. L'orthographe française n'est pas simple et il peut être facile de se décourager si on ne comprend pas pourquoi tel mot s'écrit ainsi et que cela se répète fréquemment. Ce sens et cette logique sont d'autant plus respectés si on met au point une progression logique.


  • le besoin de s'impliquer en manipulant, en créant, etc.


A quoi faut-il prêter attention lorsqu'on orthographie ?


A quoi doit-on faire attention pour bien orthographier ?

Dernière question essentielle avant de passer au tour d'horizon des meilleures méthodes pour progresser en orthographe : il s'agit de comprendre ce à quoi on prête attention lorsqu'on orthographie, quels systèmes sont activés.

  • Lorsqu'on veut écrire un mot, on commence par entendre ce mot ou par le penser "oralement" (nous activons alors notre mémoire phonologique). Certaines personnes pensent par "images" ou "scénarios" ; dans ce cas, ce sont les images qui doivent être mises en mots, une étape supplémentaire est donc ajoutée (pensée puis mise en mots). A ce moment là, on passe par le système phonologique : les mots sont convertis en sons. C'est la première zone de risque selon Bessonat, Cordary et Ducard («Conflits de tendance et dialogue pédagogique, du collège au lycée». Le Français d'aujourd'hui, no 122, 2002).


  • On passe également par le système lexical pour écrire. Nous allons ainsi chercher dans notre mémoire si nous disposons d'une forme écrite du mot à orthographier.


  • Enfin, nous utilisons le système grammatical afin de se souvenir des règles grammaticales et de conjugaison. Selon Bessonat, Cordary et Ducard, 3 zones de risques sont alors présentes : les chaines d'accord, les homophones et le choix du "é".


Comment progresser en orthographe ? 5 erreurs à éviter


Idée 1 : les dictées pour améliorer l'orthographe : trop souvent un mythe

Pour justifier de l'utilisation renforcée des dictées pour améliorer l'orthographe, on se base sur d'hypothétiques réussites favorisées par les dictées dans le passé. Or j'ai la chance d'avoir connu plusieurs de mes grands-parents et arrière-grands-parents, il m'est apparu que c'est une légende. L'exemple le plus flagrant est avec mon grand-père qui était toujours aussi fâché après les dictées 80 ans après en avoir eu ! Son orthographe resta médiocre et pourtant il était aussi un grand lecteur et amoureux des mots.

Pour ma part, j'ai suivi une formation d'enseignante où on m'a expliqué à quel point elles étaient indispensables et ayant moi-même été une bonne élève en dictées, j'étais persuadée de leur utilité.

Mon expérience personnelle et professionnelle m'a démontré trois points essentiels :

  • en dehors du plaisir de réussir, les dictées apportent rarement un bonus aux bons élèves.

  • certains "forts en dictée" connaissent une dégringolade soudaine qu'ils vivent très mal et qui peut laisser croire aux enseignants et aux parents que l'enfant a relâché son attention ou est devenu "paresseux". En fait, il n'a tout simplement développé aucune stratégie efficace, misant sur l'intuition, intuition qui finit par connaître des limites.

  • les enfants en difficulté perdent très souvent confiance en eux, faute de réussir à s'améliorer durablement. Certains finissent même par être "dégoûtés" de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un texte. C'est le cas par exemple pour mon frère de 42 ans. Ne lui parlez pas de dictées : plus de 30 ans après, c'est toujours associé à une séance de torture, association d'idée qu'il a élargi à tout l'univers du livre.

Nous verrons cependant dans la partie suivante que certaines dictées particulières peuvent présenter un intérêt.


Idée 2 : le mythe de la lecture qui permet de mieux orthographier

Ce mythe de l'importance de lire pour bien orthographier ne tient pas face à la réalité.

En effet, lorsqu'on lit, on se laisse happer par l'histoire. Notre cerveau peut inconsciemment photographier les mots. Certains d'entre nous peuvent également prêter attention à l'orthographe de tel ou tel mot, c'est mon cas par exemple.

Mais, pour d'autres, leur demander de faire attention à ce qu'ils lisent peut tout bonnement aboutir à un rejet de la lecture !

La lecture doit donc avant tout rester bonheur de lire. En effet, la lecture a une importance qui va bien au-delà de l'objectif "orthographe".


Idée 3 : la "méthode globale" de l'orthographe impose un effort intense et est donc peu effective

En lecture, la méthode globale est très souvent décriée car, pour la majorité des enfants (des exceptions existent), elle pose problème puisqu'il s'agit d'apprendre des mots entiers.

Or, lorsqu'on y réfléchit, on procède de la même façon avec certaines listes de mots sans lien entre eux et qu'il faut apprendre par coeur. Le résultat est très aléatoire et les enfants "faibles en orthographe" se trouvent encore plus en difficulté.


Idée 4 : apprendre un mot par jour sans que ces mots soient liés

Ce principe d'apprentissage d'un mot par jour pour progresser en orthographe revient au principe de "méthode globale de l'écriture". Le seul intérêt de ce type de défi est d'élargir son vocabulaire.


Idée 5 : utiliser des méthodes approuvées par d'autres et qui ne correspondent pas du tout au mode de fonctionnement de l'enfant

Ces méthodes peuvent provoquer un effet inverse !

Il est très tentant d'investir dans de jolies méthodes présentées comme révolutionnaires et qui pourtant vont créer des blocages supplémentaires !

C'est le cas d'au moins deux méthodes :

orthographe illustrée

  • l'orthographe illustrée : une jolie méthode visuelle où des dessins se glissent sous les mots. Certaines images peuvent convenir telles qu'une échelle à la place du "H" de "haut". D'autres monopolisent l'attention des enfants qui pensent en "visuel" ou "scénarios". Non seulement l'enfant ne prête plus du tout attention à l'orthographe du mot, mais de plus, il tend à associer un autre mot au mot présenté ! Résultat : encore plus de confusion orthographique. Et on ne parle pas de l'enfant qui "bugue" parce que dans une forêt, il y a plusieurs arbres. De nouvelles difficultés viennent donc s'ajouter et l'effort est toujours plus conséquent.

  • les cartes mentales à ne pas confondre avec les cartes heuristiques. En effet, la carte mentale suppose plusieurs niveaux de flèches et des lignes courbées. Or c'est très compliqué pour un bon nombre de personnes dyspraxiques de lire ce type d'outil. Les cartes heuristiques avec un seul niveau de flèche et lignes droites peuvent convenir à davantage d'utilisateurs ; la meilleure réponse étant une carte réalisée personnellement.


Quelle est la meilleure méthode pour améliorer son orthographe ? 7 bonnes idées pour progresser en orthographe

Dans cette partie, nous commencerons par les idées correctes pour terminer par les meilleures idées.


Idée 1 : les dictées sans erreurs

Comme indiqué plus haut, certaines dictées particulières peuvent présenter des avantages. C'est le cas des dictées "sans erreurs".

Ces dictées sont tout d'abord détaillées avec un adulte qui attire l'attention sur des points particuliers.

De plus, au dos de la page, le texte original est copié. A tout moment, l'enfant peut retourner la page et regarder. Il surligne alors le mot observé.

Avertissement : certains enfants perfectionnistes peuvent vérifier de nombreux mots pour s'assurer d'avoir bien écrit alors qu'ils maîtrisaient en réalité la majorité des mots surlignés. Une petite discussion peut alors être utile afin d'éviter une perte de temps et renforcer la confiance en ses capacités.


Idée 2 : les dictées choisies

Dans ce cas, l'enfant est en demande de dictées. Il choisit un texte qu'il a lu, compris et apprécié et l'adulte passe ensuite à la dictée.


Idée 3 : l'utilisation d'un correcteur orthographique lors de l'écriture d'un texte

On pourrait penser que l'enfant va ensuite se reposer uniquement sur le correcteur. Or bien souvent, il doit réfléchir à l'alternative proposée par son correcteur. De plus, son texte est amélioré en temps réel et progressivement l'enfant enregistre la bonne orthographe.

Bémol : les correcteurs orthographiques peuvent ajouter des erreurs ou ne pas en voir certaines. Cet outil n'est donc pas suffisant.


Idée 4 : la relecture personnelle

Grâce à une grille de relecture, l'enfant visualise les points sur lesquels il doit être particulièrement vigilant et il améliore son texte.


Idée 5 : la relecture par un adulte

Cette relecture suppose un réel investissement de l'adulte. En effet, l'idée est ici de privilégier au maximum la créativité de l'enfant. On lui propose donc un thème et on le laisse écrire autant qu'il souhaite sur l'ordinateur.

Puis, dans un second temps, on relit avec lui une partie du texte et on relit seul le reste si le texte est long. On remet ensuite le texte parfaitement relu. Le choix de l'ordinateur permet d'avoir un texte "propre".


Idée 6 : les listes de mots préparés en vue d'une dictée en optant pour des listes avec lien morphologique ou avec régularité orthographique

L'avantage essentiel de ces listes de mots est de créer du sens entre les mots et d'attirer l'attention sur des règles orthographiques et sur la construction des mots.

Ecueils à éviter :

  • présenter en même temps des écritures trop différentes au risque sinon que l'enfant se sente perdu car l'effort demandé est trop conséquent.

  • partir sur des mots avec un même suffixe au sens trop différent avec le risque que les enfants particulièrement attachés au sens bloquent sur les mots en question (exemple : plutôt et bientôt : plutôt indiquant une préférence alors qu'il existe "plus tôt" qui correspond au suffixe de "bientôt").

L'inconvénient majeur est qu'on fonctionne encore sur un principe de dictées imposées.


Idée 7 : dictées muettes et plus, une orthographe progressive qui invite à la réflexion et à l'implication


Meilleure méthode pour progresser en orthographe

C'est l'approche que nous avons choisie.

Le premier outil utilisé s'inspire de la pédagogie Montessori, il s'agit des dictées muettes de Hélène Lubienska.

Le Monde de Mei et Noé réalise ses propres dictées muettes composées d'un dessin et d'un espace pour écrire le mot correspondant. L'enfant doit réfléchir à l'image et dispose d'autant de cases que de lettres à placer. L'ordre des dictées est soigneusement choisi. Les particularités non vues sont indiquées (par exemple : ajout d'un "h", signalement des lettres muettes, des syllabes, etc.).

Pour les CE1 et CE2, 5 fichiers "Défis orthographiques" sont proposés. Dans chaque fichier, plusieurs séries de défis. Chaque série correspond à environ une semaine (6 séries pour les défis 1 par exemple). La première partie vise à prêter attention à ce qu'on entend puisque nous avons vu que c'était la première zone de risque orthographique.

Aucun mot à apprendre par coeur. Tout se base sur la réflexion, puis sur la créativité puisque l'enfant est invité à utiliser son vocabulaire.

Un travail progressif est également proposé pour les homophones et bien sûr pour les accords et conjugaisons au programme des CE1 et CE2.

La clé essentielle de cette approche est que c'est une approche basée sur le sens, l'implication, la créativité, mais aussi la confiance en soi favorisée puisque tout est progressif.


Images pixabay- Défis orthographiques : Image réalisée avec Canva, dessin irasutoya, image Pixabay et logo Yumé LINCI

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