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Photo du rédacteurIsa LISE

Comment identifier la dyspraxie non constructive ?


Instinctivement, lorsqu'on a acquis une nouvelle compétence, les gestes s'automatisent et il n'est plus nécessaire d'y penser. Ainsi, lorsqu'on marche, on pose un pied après l'autre sans se poser de question. Lorsqu'on court, le corps s'élance et entre en action.

Ces automatismes posent problème pour celui ou celle qui souffre de dyspraxie non constructive. Certains d'entre nous sont taxés de maladresse. Certains souffrent de dyspraxie.


Présentation de la dyspraxie non constructive


Ceux et celles qui souffrent de dyspraxie non constructive éprouvent des difficultés dans la successivité et la séquentialité des gestes.

Ils ont besoin de plus de temps pour acquérir un automatisme et alors même que cet automatisme semble acquis, des difficultés se présentent en cas de stress, de fatigue ou de nouvel apprentissage venant compléter le premier.


Cette dyspraxie pose des soucis dans de nombreux domaines.


Généralement l'enfant dyspraxique marche tardivement. Plus grand, il est sujet aux chutes et entorses. Dès que la fatigue arrive, ses pieds s'emmêlent...

Si marcher est problématique, courir l'est plus encore. Les activités sportives sont difficiles.

Pourtant, certains dyspraxiques apprécient un sport, en particulier s'il s'agit de leur "bulle de compétence" car il arrive que, pour une série de gestes donnés, un domaine (enfin) ne pose pas problème. Par exemple, alors qu'un enfant ne peut pas courir, alors qu'il marche en slalomant en cas de fatigue, il se débrouille bien sur un vélo.


Outre des difficultés au quotidien (marcher donc, mais aussi, manger, boire, etc.) et dans son travail scolaire (dans quel ordre faut-il lever la main, la baisser, tourner la règle,... ), la personne souffrant de dyspraxie non constructive éprouve de grandes difficultés à apprendre la conduite. Certains renoncent. Si d'autres y parviennent en boite manuelle après de nombreuses heures d'apprentissage et souvent plusieurs échecs, la conduite accompagnée et une conduite en boite automatique augmentent les chances de réussite. Une conduite en boite automatique simplifie cet apprentissage en éliminant un automatisme de plus à acquérir, celui du passage de vitesse. De plus, saviez-vous qu'aujourd'hui il est possible de passer le permis en boite automatique, puis, après quelques mois, de reprendre quelques heures chez un moniteur afin de valider un permis en boite manuelle?


Quelques repères d'âge pour le développement moteur


Ces repères sont donnés à titre indicatif, il s'agit de moyennes.

  • 8 mois : Tient assis seul(e)

  • 14 mois : Marche

  • 24 mois : Course

  • 30 mois : Tient sur une jambe

  • 3 ans : Attrape un ballon avec les deux mains

  • 3 ans : Donne un coup de pied dans un ballon

  • 4 ans : Sautille sur place

  • 5 ans : Saute à pieds joints sans élan

  • 5 ans : Attrape une balle avec les deux mains

  • 5 ans : Fait rouler un ballon avec le pied

  • 7 ans : Saute à cloche-pieds

(principale source là, faculté de médecine Pierre et Marie Curie)


Comment aider l'enfant dyspraxique?

  • En l'encourageant, en dédramatisant lorsqu'il en a besoin, en attirant son attention sur ses points forts.

  • En découpant les consignes, en précisant quel geste doit être réalisé après tel geste. N'hésitez pas à les commenter à voix haute et à agir de même.

Aider l'enfant dyspraxique au quotidien :

  • En lui proposant du matériel adapté pour manger et boire (cf. ici dyspraxie idéatoire).

  • En lui proposant différentes activités ou jeux pour mieux placer ses pieds :

  1. Apprendre à bien poser son pied : d'abord le talon puis bien dérouler le pied pour poser l'avant du pied, les orteils (pieds nus).

  2. Jouer à aller d'un carreau du carrelage à l'autre en posant un seul pied sur chaque carreau.

  3. Marcher sur une planche posée au sol.

  4. Marcher sur une ligne.

  5. Réaliser un circuit sensoriel : différents objets sont posés au sol, par exemple une planche de bois suivie d'un large carton suivi d'une couverture plate et stable, suivie d'un carreau de carrelage, etc.

  6. Utiliser une planche d'équilibre, choisissez la de qualité suffisante (la mienne a coûté environ 30 euros), il faut qu'elle puisse aider à se stabiliser non pas qu'elle donne le mal de mer. Au début, à utiliser en se tenant au mur avec les deux mains, puis une main puis à proximité du mur sans se tenir.

  7. Marcher sur la pointe des pieds

  8. Marcher en faisant des pas de géant.

  9. Marcher en faisant des pas de fourmis (les plus petits possible).

  10. Allongé(e) sur le dos, pédaler dans le vide.

  11. Allongé(e) sur le dos, lever les jambes en essayant de ne pas faire tomber un ballon en mousse.

  12. Proposer un parcours d'obstacles adapté à ses capacités: passer d'un cerceau à l'autre, ramper sous une chaise, slalomer entre deux chaises, grimper, etc.

  13. Si l'enfant/la personne dyspraxique le supporte : massage des pieds afin de l'aider à prendre conscience des différentes parties de celui-ci.

  14. Bain de pied (avec ou sans sel) pour détendre les pieds mais aussi parce que l'eau permet une autre conscience du pied et des mouvements de celui-ci.

  15. Inviter à prendre conscience des différents mouvements effectués, ne pas hésiter à raconter ou se raconter ce qui se passe.

  • En l'aidant à ranger sa chambre, ses affaires.

  1. On peut lui proposer des caisses de couleur différentes pour les jeux qu'il ou elle souhaite trier.

  2. Pour les vêtements, une petite étiquette avec les vêtements concernés (étiquette tee-shirt par exemple) peut être accrochée sur la tranche de l'étagère.

  3. Commentez le rangement afin de lui permettre de ne pas se sentir "étouffé(e)" par tout ce qui est à faire alors qu'il ne sait pas dans quel ordre commencer. Vous pouvez également inventer de petites histoires afin que ce soit plus ludique : "tiens la famille Playmobil va rendre visite aux Pet shop, hop tout le monde dans la même maison. Coucou les copains, est-ce qu'il y a de la place pour faire la fête?".

  • Aider à préparer les vêtements, les placer dans l'ordre. (cf. Dyspraxie de l'habillage)

  • Aider et adapter pour se laver, faire sa toilette, les soins accordés au corps

  1. Concernant les toilettes, il sera nécessaire de l'aider à s'essuyer pendant quelques années supplémentaires. Commentez ce que vous faites afin qu'il puisse retenir les gestes nécessaires, puis encouragez-le à vous expliquer à son tour afin qu'il oralise ses actions et ainsi puisse automatiser les gestes.

  2. Même chose pour le lavage du visage et du corps. Peu importe qu'il mette de l'eau partout, il finira par ne plus transformer la salle de bain en piscine. Avec patience apprenez lui à doser l'ouverture du robinet. Des pictogrammes peuvent aussi être affichés afin de lui indiquer l'ordre des actions à réaliser. Choisissez des produits faciles à ouvrir et pas trop lourds afin qu'il ne cumule pas les difficultés avec des systèmes d'ouverture/fermeture compliqués pour lui.

  3. Ajoutez un petit marchepied devant le lavabo afin qu'il accède facilement aux objets et robinets.

  4. Le lavage de dents ne sera pas efficace pendant longtemps mais il arrivera un moment (parfois très tôt) où il voudra se laver les dents seul ! N'hésitez pas à vous laver les dents en même temps que lui, à commenter vos gestes, à amplifier le lavage des dents avec des "grimaces de singe". Faites des concours, de petits jeux.

  5. Une coupe courte simplifie lavage et brossage, mais il serait dommage de se priver de cheveux de sirène parce qu'on est dyspraxique. Démêler les cheveux tant que l'enfant ou plus grand en a besoin. Toutefois, pendant longtemps, l'enfant et l'adolescent auront besoin que vous vous assuriez que les cheveux longs ont bien été rincés sous risque que des nids de shampoing ne soient formés dans la chevelure de votre Raiponce. Rappelez-lui que peu de shampoing est nécessaire et montrez-lui régulièrement les gestes à effectuer. Un démêlant peut également permettre de limiter les noeuds et ainsi faciliter l'auto-démêlage.

Aider un enfant dyspraxique d''un point de vue scolaire :

  • Aider à préparer le cartable, à ranger les affaires scolaires. Des casiers avec le nom de la matière et une couleur par matière aident l'enfant à s'organiser. Sur l'emploi du temps accroché au-dessus de son bureau, utiliser les mêmes couleurs et enfin, une couverture ou gommette d'une couleur similaire sera apposée sur les supports correspondants.

  • Prévoir du matériel en double, il est régulièrement perdu.

  • Verbaliser pour l'utilisation de matériel spécifique ou proposer du matériel adapté et des logiciels lorsque c'est trop difficile.

  • Sport : adapter à l'enfant ou adolescent. Tenir compte du fait, par exemple, qu'il ne peut pas ou difficilement sauter ou courir. Dispenser lorsque c'est trop difficile. Le risque de blessure est réel.


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