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Photo du rédacteurIsa LISE

Comment apprendre à lire de façon ludique et efficace avec la méthode syllabique ?


Méthode de lecture syllabique, ludique et efficace

Aujourd'hui, nous vous proposons une réflexion sur l'apprentissage de la lecture et des outils efficaces. Tout d'abord, un petit point réflexion sur les méthodes de lecture.

Méthode globale, mixte ou syllabique ou bien aucune méthode ?

Les études les plus récentes tendent à dire que la meilleure façon d'apprendre est d'apprendre avec une méthode syllabique. Or les études se basent sur une "moyenne", pas sur des individus. Et en lecture, comme pour tout apprentissage finalement, la première règle est de réaliser que chacun est unique. Il s'avère qu'en fait il n'existe aucune réponse unique.

Statistiquement, la meilleure méthode est très certainement une méthode syllabique. Cependant, certains enfants ont besoin d'une méthode plutôt globale et d'autres apprennent sans aucune méthode. Ainsi, des enfants prélèvent eux-mêmes des informations dans leur environnement et parviennent à lire de manière spontanée très tôt tandis que d'autres apprennent bien plus tard "à force de" mélanger des indices et tout simplement parce qu'ils sont prêts. Chacun est donc unique.


Dans la suite du billet, nous allons nous concentrer sur la méthode syllabique qui nous apparait comme la plus efficace de façon générale, méthode qui, bien appliquée, évite également bien des erreurs orthographiques plus tard, tout simplement parce que l'enfant a compris comment se construisent les mots.


7 pièges à éviter avec la méthode syllabique

Ci-dessous liste de pièges à éviter avec la méthode syllabique :

  • la répétition des syllabes sans aucun sens donné : rien de plus fastidieux et décourageant pour l'enfant. L'enfant qui a compris le principe s'ennuie et risque fortement de se décourager. L'enfant qui peine à comprendre le principe débute son entrée dans la lecture par un frein risquant fortement de le suivre longtemps "lire, c'est ennuyeux et inutile".

  • pour rendre cela plus actif, certains proposent de minuter en lisant le plus vite possible les syllabes. Là encore, cela nous apparait comme une fausse bonne idée : en effet, l'enfant apprend d'une part que pour se débarrasser de la corvée de lecture, il faut lire vite et d'autre part que pour lire, il faut lire vite. Il apprend à survoler les lettres, son cerveau adore la gymnastique paresseuse, il procède plus ou moins par déduction-intuition, voilà comment créer bien des difficultés de compréhension ultérieures.

  • la fausse méthode syllabique qui est en fait une méthode mixte, ce qui est le cas d'à peu près toutes les méthodes syllabiques où en fait, on demande à l'enfant d'apprendre par coeur des mots outils tels que "est" par exemple.

  • les mots découpés : certaines méthodes séparent le mot entre deux syllabes et laissent un espace. L'idée est de découper les syllabes pour mieux les repérer, le problème 1 est que cela marque un arrêt dans le mot et peut faire perdre l'accès à ce mot là. Le 2e souci est que les mots réels ne sont pas coupés comme cela. Il vaut mieux ou utiliser un slash (ce qui provoque malgré tout encore une coupure) ou changer de couleur pour les syllabes.

  • les sons complexes introduits trop tôt : une fois encore c'est en fait une méthode mixte. Lorsqu'on suit ce principe : pour varier le vocabulaire, on propose des mots à l'enfant qui contiennent le son étudié mais en ajoutant des mots avec sons complexes qui, eux, n'ont pas du tout été vus. S'il s'agit simplement d'entendre, c'est positif, mais s'il s'agit d'apprendre à les lire, cela n'a pas de sens : comment un enfant peut-il deviner par exemple que o+i =oi ?

  • lire avec des mots "bébés" : par exemple proposer des mots du vocabulaire "bébé" ou pseudos mots. Exemples : bobo, popo, etc. Ces mots-là tirent vers le bas, il est tout à fait possible de proposer des mots simples autrement plus riches et utilisés dans la vie de tous les jours.

  • les phrases sans intérêt : certaines méthodes (souvent un peu datées ou trop scolaires) proposent des phrases sans intérêt pour l'enfant. Il est plus vivant pour l'enfant de lire des phrases faisant écho à ce qu'il apprécie, ce qu'il vit, qui lui apprennent quelque chose ou bien qui sollicitent son imaginaire.


10 clés pour apprendre à lire de façon ludique et efficace avec la méthode syllabique

Pour ma part, je suis enseignante de formation et j'ai accompagné des enfants en grande difficulté de lecture, ce qui m'a amené à réfléchir particulièrement à une méthode de lecture efficace.

En voici les clés :

  • tout d'abord encourager l'envie d'apprendre à lire. Si on suit l'évolution naturelle de l'enfant, on observe et répond à la demande de l'enfant. Pourtant, ça ne veut pas dire qu'il sera prêt : ainsi certains enfants veulent lire dès 2 ans, certains y parviennent rapidement, mais la majorité ne sont pas prêts avant plusieurs années. Faut-il alors refuser la demande d'un enfant volontaire ? Ma réponse est "non" car nul ne sait s'il est prêt à la fois psychologiquement et neurologiquement, certains sont parfois prêts très tôt. S'il n'y parvient pas, on peut lui expliquer que son cerveau a besoin d'un peu de temps, qu'apprendre à lire prend du temps et en attendant on continue de lui lire des histoires et on le laisse feuilleter des livres en observant les mots. A un moment donné, si la maturation neurologique n'est pas suffisante, il ressentira probablement le besoin de faire une pause dans son apprentissage de la lecture, mais ce que vous aurez semé aujourd'hui lui servira plus tard et ou vous pourrez reprendre où il était resté ou il construira seul sa lecture.

  • seconde clé : idéalement ne pas créer de blocage. Idéalement car l'enfant scolarisé ou l'enfant soumis à des contrôles pédagogiques "pressés" a rarement le loisir d'avancer à son rythme. Or l'enfant qui n'est pas prêt psychologiquement et neurologiquement ne peut tout simplement pas entrer dans la lecture. Pour cet enfant là, il sera indispensable de le rassurer en lui disant qu'il n'est pas prêt pour le moment et en tâchant de lui proposer des lectures bonheur (lui lire des textes qu'il aime), lui montrer en fait que la lecture n'est pas seulement une torture car c'est hélas ainsi que certains vivent la lecture. L'idéal est également d'utiliser une méthode de lecture ludique et vivante !

  • 3e clé : sortir d'une approche linéaire : la lecture n'est pas seulement "vue", elle est aussi "écoute" d'où l'importance de la lecture à voix haute, mais aussi des comptines. A titre professionnel, j'y ajoute une dimension "manipulation" car plus on sollicite de sens et façons d'apprendre, plus on créé de canaux mémoriels et souvenirs utiles pour la lecture.

  • 4e clé : lire ce qu'on sait lire, c'est-à-dire ne pas placer l'enfant en difficulté, il convient donc de proposer uniquement des sons vus.

  • 5e clé : lire rapidement "pour de vrai" des mots et des phrases accessibles à l'enfant (donc uniquement avec des sons qu'il a vus !). Rapidement dans le sens dès la première consonne.

  • 6e clé : associer écriture et lecture parce que c'est ainsi entrer dans la fonction même de la lecture qui est la dimension communicante, c'est aussi comprendre comment se forment les mots. On peut ainsi avancer avec des dictées muettes et de courts textes écrits.

  • 7e clé : manipuler des phrases qui ont du sens pour l'enfant.

  • 8e clé : s'amuser en lisant. C'est possible en utilisant des comptines et des jeux (bien sûr inclus dans la méthode d'Isa LISE)

  • 9e clé : s'impliquer en complétant des fichiers uniques et personnels, en créant.

  • 10e clé : comprendre ce qu'on lit : lire pour lire n'a pas de sens, on lit pour communiquer, on lit pour découvrir. Aller trop vite, se contenter de déchiffrer, ce n'est pas lire, n'importe quelle machine bien programmée peut déchiffrer n'importe quoi, cela ne signifie pas qu'on le comprend. Il suffit de choisir une langue éloignée de la nôtre comme par exemple le russe, nous pouvons en lire les caractères, mais nous ne comprendrons rien ou presque. On ne peut pas parler d'enfant lecteur si l'enfant se contente de déchiffrer, il doit aussi comprendre ce qu'il lit.

La méthode d'Isa LISE suit bien entendu les principes précédents et comprend (si un mot est souligné et bleu, lien en cliquant sur l'intitulé) :

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